HervE FaYEL, ECRITS > PEINTRES
CASTELLA S1314A (5 octobre 2014)
Pour Jean Philippe Bui-Van
« Les silences que nous articulons »
Roberto Juarroz
Douzième poésie verticale n°38
Ce qui est, ce qui n'est pas.
Vu Castella vendredi soir à un vernissage, «pas envie de montrer, pourquoi ? Qu'est ce que je ferais avec l'argent si je vends ?». Dit qu'il peint toujours, par contre.
Samedi matin chez lui, en bonne forme, serein, montre ses toiles avec Maurice Garnier dans une sorte de ballet muet qui réclame du Rameau en bande-son. (Paisibles Forêts des Indes galantes aurait convenu).
Il baisse la garde, aujourd'hui, samouraï au repos.
« Il paraît qu'au bout de cinquante ans le caparol redevient de la poudre ».
D'abord, beaucoup de nuances, puis terminer sur un contraste, sur un geste.
Déjouer les localités, rejouer l'instant.
Peindre à plat, Dans la peinture, replier, monotyper une partie du tableau sur une autre.
L'écru – le kraft, la couleur kraft en épargne.
C'est la mère de toutes les autres couleurs.
C'est la basse continue brune – viennent ensuite les couleurs pures, les roses, les ocres-rouge, les bleus « Aoï », etc.
Le geste, l'immédiat tout comme dans la peinture de Bungen Sato, le «ce que tu dois faire, fait le vite» de Eugène Leroy, la détermination franche et aléatoire du geste, cet impérieux détachement, cette sereine façon de toucher léger, ferme et ouvert.
« Ce qui est difficile c'est de pas retoucher trop ».
Sortir de scène et laisser toute la place, sous la lumière à ce qui arrive.
Rencontré Maurice Garnier samedi 27 septembre alors que nous passions, avec Françoise, rue du Mail.
Il me dit articulant bas, comme s'il mâchait du rien que Castella ne se souvient pas de notre passage Jean-Philippe et moi, à l'atelier.